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POURQUOI ?

Voici dix-sept ans l’aventure de Terres Taurines débuta avec pour ambition de porter un regard humaniste sur le monde du taureau. 87 opus français et 49 en espagnol plus tard, nous pénétrons dans une nouvelle dimension au travers de cette édition digitale promise à une grande diffusion car libre d’accès.

 Les habitudes de lecture évoluent et le périmètre des cultures se réduit si elles ne jouissent pas d’une visibilité conforme à notre époque. Multiplier par vingt l’audience de la revue papier, tel est l’objectif de cette publication digitale. Cultures et passion, jamais notre accroche fondatrice n’aura été plus opportune : alors que la culture est de plus en plus menacée par les déconstructionnistes et que toute passion devient suspecte, diffuser la première et revendiquer la seconde auprès du plus grand nombre est une nécessité.

 Des mots et des photos porteurs de sens, telle sera la ligne éditoriale. Tout change, mais finalement presque rien, à l’exception de la passion transmise à des dizaines de milliers de nouveaux lecteurs potentiels, invités à la puiser dans le nuage virtuel où nous déposons, telle une bouteille confiée à l’océan, cette bibliothèque immatérielle ouverte à tous sans restriction.

 Dans cette optique, le papier étant périssable, nous rangerons aussi un jour dans les nuages les collections complètes de Terres Taurines et Tierras Taurinas, tel un legs offert aux futures générations d’aficionados, ou, si l’avenir s’obscurcit vraiment, aux anthropologues des prochains siècles, à titre de témoignage de ce qui fut et ne serait plus, signe que la civilisation humaniste aurait succombé à l’anti humanisme primaire qui a entrepris de l’effacer.

 À l’image des héros et des créatures divines chantées par Homère dans l’Iliade, c’est l’histoire de l’homme et du taureau que cette Odyssée relate. La guerre de Troie eut-elle lieu comme l’aède nous la raconte ? Akhilleus s’y illustra-t-il par sa bravoure indomptable ? Et Hektôr, le « divin » priamide dompteur de chevaux, tomba-t-il vraiment sous les coups meurtriers de sa lance d’airain jusqu’à ce que « les ténèbres couvrirent ses yeux » ? Peut-être, mais le combat des hommes ne s’accompagna sans doute pas de celui des dieux et déesses immortels dont les interventions nourrissent la trame de l’épopée et constituent la source originelle de la mythologie grecque, puisée dans la matrice envoûtante des mythes orientaux.

 Les exploits de l’arène, eux, sont bien réels et leurs héros très mortels ; le sang vermeil présent à profusion dans l’Iliade y coule en abondance, qu’il soit celui de l’homme ou du taureau. Alors, dans le doute, sacrifions à Zeus Kroniôn « tempétueux » et aux déesses olympiennes en les priant de nous prêter vie suffisamment longtemps pour pouvoir mener à terme ce vaste projet : continuer à creuser le sillon pour compléter les vingt-cinq mille pages déjà écrites et illustrées qu’il faudra digitaliser et propulser dans les nuages, pour y déposer en suspension une vie de mots et d’images, assemblés comme autant de gouttelettes mémorielles qui irrigueront les imaginations, telle une pluie fertilisante qui tomberait à volonté.

 Le transmission ainsi accomplie, la boucle sera bouclée.